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Un lourd bilan pour Valcartier - Le Soleil

Yrys

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Un lourd bilan pour Valcartier

L’heure est au bilan à Valcartier. Au cours de leur mission à Kandahar, 68 militaires ont dû être rapatriés pour des raisons de santé, dont au moins
une vingtaine à cause de blessures reliées au combat. Alors que 2300 soldats québécois s’apprêtent à rentrer d’Afghanistan, Le Soleil fait le point sur les
blessés et sur ce qui les attend, après la guérison.

Lorsque les militaires québécois ont commencé à s’envoler pour Kandahar l’été dernier, la médecin-chef de Valcartier avait été prévenue. Selon l’expérience
des contingents précédents, la major Chantal Descôteaux devait s’attendre à revoir une centaine de militaires plus tôt que prévu, rapatriés à cause de
blessures ou autres raisons de santé. Six mois plus tard, le bilan s’élève à 68. De ce nombre, on trouve au moins une vingtaine de soldats qui ont été blessés
lors d’opérations de combat. La plupart ont été victimes de bombes artisanales, l’ennemi numéro un des militaires dans le sud de l’Afghanistan. «Peu importe
le nombre, c’est toujours trop», laisse tomber la médecin-chef.

Méthodiquement, Dre Descôteaux parcourt une liste qu’elle a sous les yeux. Huit militaires ont souffert de fractures multiples, dont quatre qui ont dû être amputés.
Cinq soldats ont été victimes de traumatismes crâniens cervicaux. Cinq autres blessés par des éclats d’engins explosifs. Un a souffert d’un sévère mal d’oreilles,
causé par une déflagration. Un autre a été blessé par balle. Des cas lourds, mais dont la guérison est en bonne marche, assure Dre Descôteaux. Trop tôt encore
pour dire combien en garderont des séquelles. Dix-sept autres ont été rapatriés pour des entorses ou des problèmes locomoteurs (genou, hanche, etc.) qui peuvent
avoir été causés ou non par des opérations de combat.

À l’Enfant-Jésus

La plupart des blessés ont été accueillis à l’hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec. Pour l’instant, un seul militaire y est toujours hospitalisé. Un autre soldat a été déplacé
vers un hôpital de la région de Montréal, pour des raisons familiales. Mais autant que possible, Dre Descôteaux préfère garder ses patients dans la région de Québec.
«C’est plus facile de garder le lien avec eux, explique-t-elle. Dans les établissements de la région, il y a vraiment une expertise et une bonne collaboration.» Certains
poursuivent leur réhabilitation à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ). La clinique médicale de Valcartier vient alors en appui et
complète les soins offerts, lorsque nécessaire. Des infirmières font notamment le suivi auprès des blessés en convalescence.

Problèmes psychologiques

Quatorze militaires sont aussi rentrés plus tôt à cause de problèmes de santé mentale. Sept ont souffert de stress opérationnel, sept autres de dépression. De plus,
à leur retour, tous les militaires rapatriés ont subi une évaluation psychologique. À la suite de cet examen, huit autres soldats ont été suivis pour des problèmes de
santé mentale. En plus de tous les autres à venir au cours des prochaines semaines, au fur et à mesure que les soldats rentreront au pays.

Selon des chiffres de la Défense nationale obtenus par Le Devoir cet automne, 17 % des militaires de retour de Kandahar souffrent d’un problème de santé mentale.

Même si une dizaine d’employés supplémentaires ont récemment été embauchés à la clinique médicale de Valcartier pour répondre aux besoins, la major Descôteaux
ne se gêne pas pour dire que du personnel supplémentaire serait nécessaire. «On a besoin de plus, dit-elle. En ce moment, on répond bien à la demande. Mais avec
le retour des troupes, on aurait besoin idéalement de plus de psychiatres et de psychologues.»

Au cours des dernières années, des efforts supplémentaires ont été déployés pour améliorer le dépistage en santé mentale, ajoute la major Descôteaux. Tous les soldats
qui rentrent au pays passent dorénavant à travers quatre étapes, énumère-t-elle. Avant de quitter la base de Kandahar, ils doivent rencontrer un médecin et remplir un questionnaire sur leur état de santé. Une phase de décompression se déroule à Chypre avant le retour, où des rencontres individuelles peuvent aussi avoir lieu.

Une deuxième rencontre avec un médecin les attend à leur retour à Valcartier, la première semaine, et une autre trois à quatre mois plus tard. «On essaie de leur
donner toutes les chances possibles de se faire aider», résume la major Descôteaux.

Depuis le début de la mission canadienne en Afghanistan, une trentaine de soldats ont contacté le collectif de militaires victimes de stress post-traumatique pour déplorer le manque de soutien psychologique, a indiqué son porte-parole, Georges Dumont.
 
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